Le transmongolien et Pékin

Nihao ! (fallait bien que j'vous salue au moins une fois en langage local !)
Me voici donc à Pékin... dans un grand cyber café (pas facile à trouver tout de même, ça court pas les rues ici), entourée d'ados... qui jouent en ligne. A ma droite un tueur de dragons, à ma gauche un GI-JO !
Déjà cinq jours ici, les journées passent très vite... moi qui ne voulais pas spécialement m'arrêter au départ, je vais y passer sept jours au total ! C’est qu'il y a tellement à voir... et que la ville est si immense ! Aujourd’hui par exemple je suis allée au Palais d'été. En soit il n'est pas très loin, une vingtaine de bornes du centre ville, mais il faut tout de même deux heures de bus pour y aller ! J’adore ! Ca me fait traverser toute la ville et aller au delà du 5eme périf (oui, oui, 5 !), là où l'architecture contemporaine est la plus intéressante.
L’arrivée à la gare et le premier jour ça a été un choc à la mesure de la démesure chinoise ! D’abord la foule et le climat, une chaleur moite et un voile permanent de brume de chaleur et de pollution mêlées... un vrai bonheur bien fatiguant ! Après le ciel très changeant de Mongolie (nuages, vent, pluies, grand soleil dans la même journée) et surtout le calme serein des steppes où les sons circulent de façon tellement subtile (on perçoit le galop d'un cheval ou la lourdeur d'une étoffe secouée a l'entrée d'une gers au loin sur la colline)... Pékin c'est la constance bruyante d'un ciel gris, très très gris (photos pourries !) et d'une rumeur urbaine incessante. Heureusement, l'hostel est niché au beau milieu d'un quartier de hutong (les maisons traditionnelles, basses, avec de jolis toits recourbés et des cours intérieures), et surtout bordés d'arbres… et il y a une terrasse !
Comme d'habitude, y'a plein de choses que j'aimerai vous dire, tellement que je ne sais pas par où commencer...
Le transmongolien d'abord, ou les derniers kilomètres, sur les 7865 qui relient Moscou a Pékin ! Soit les deux derniers jours sur les sept nécessaires pour parcourir l'équivalent de l'ancienne route de la soie qui, au 17eme siècle, se faisait en... 40 jours ! Donc à nouveau, le train numéro 4, cette fois rempli d'hollandais... et de parachutistes coréens de retour d'une compet en Russie !
Voyage très différent du premier tronçon. D'abord les steppes mongoles et puis surtout... le désert de Gobi... toute l'après-midi et une bonne partie de la nuit ! Moi qui avait peur de ne pas le voir du train ! C’était incroyable ! Du sable à perte de vue... et surtout les wagons envahis de poussière ! Et croyez moi si vous voulez, mais la locomotive était a vapeur ! L’arrivée à la frontière sino-mongole a été le premier choc avec la Chine : côté mongol, rien, si ce n'est des cadavres d'animaux morts de soif (on est toujours en plein désert) et côté chinois une ville immense, des buildings partout, des néons qui clignotent, des arbres tout verts, une gare flambant neuve... contraste saisissant... sur 5 km, l'échelle passe au XXL !
Cinq heures de formalités pour passer la frontière de nuit (entre la Russie et la Mongolie, ce fut sept heures, le record !)... et, au réveil... la muraille !!! Et la encore, moi qui avait peur de la louper... le train a même ralenti puis c'est carrément arrêté dans une micro gare et là tout les voyageurs ont envahit les quais pour photo matraquer... moi la première ! Et en repartant, on s'en est encore pris pendant une bonne demi-heure en la longeant à travers les montagnes, en pleine brume c'était assez magique. Par contre la vue de 2 des points d'accès m'ont totalement passé l'envie de l'approcher de plus près... parking gigantesques, des centaines de bus, beurk !
A Pékin, le premier truc que j'ai fait c'est d'aller voir un endroit incroyable d'anciennes usines (dont quelques fabriques sont encore en activité) envahit par des ateliers et des galeries d'art contemporain, le Dashanzi 798 Art space : un mixe d'ouvriers et de trendy people sur je ne sais combien d'hectares ! Super étrange... un miracle que je ne me sois pas perdue... c'était à une heure de bus de l'hostel dans un coin pas du tout digne d'intérêt touristique, du coup ça m'a donné une première idée de la ville. J’ai quand même un peu flippé à l'idée de me perdre... feeling very very lost (j'étais quasi hors plan !). Mais maintenant j'ai une super tactique : avant de partir, le matin, je me fais noter à l'hostel sur un bout de papier l'endroit où je vais en caractères chinois et dès que j'ai un doute, hop, je montre mon petit papier aux passants et ça marche toujours ! Je ne sais pas si c'est tous les chinois mais a Pékin ils sont adorables, super souriants et aidant. Beaucoup te saluent d'un "hello" dans la rue et pas mal d'enfants te regardent les yeux écarquillés, on m'a même prise en photo comme une curiosité aujourd'hui ! Sinon, la ville, je la ressens comme étant super safe, j'espère ne pas me tromper. Et, si ce n'était cet affreux climat, je commence à m'y sentir assez bien... alors que franchement, dans son ensemble, elle n'est vraiment pas jojo et surtout démesurée (14 millions d'habitants), le pire, ça a été Tian'anmen... affreuse ! Et pourtant dieu sait que j'aime l'archi de type stalinienne mais cette horreur (la plus grande place du monde parait-il, qui peut contenir un million de personnes), franchement, non !
Et puis il y a aussi les tours de luxe achevées avant les routes qui y mènent ! Ce qui fait qu'on croise des Mercedes noires flambant neuves aux vitres teintées manoeuvrer du mieux qu'elles peuvent sur des chemins de terre défoncés pour accéder a leur sweet-home ! Et puis y'a tous ces vélos, ces pékinois (les chiens !), ces libellules !!!
Bien sur il y a aussi les sites de l'époque impériale... juste incroyables : le dédale labyrinthique de la Cité impériale, le Palais d'été, le Temple du ciel, les jardins, les lacs...
Voila pour l'heure ma carte postale, qu'une fois de plus je trouve très clichée !
Il me reste deux petits jours pour explorer encore Beijing. Demain, une ballade dans un quartier parait-il assez branchouille de lacs et de hutong et dimanche, le jour du départ (je pars le soir pour Shanghai), une journée de farniente... à la piscine d'un grand hôtel ! Et oui !
Si vous ne recevez pas de photos, ne soyez pas surpris, la connexion est très très laborieuse et les copier coller de la souris, indispensables à la manoeuvres, ne s'affichent qu'en chinois... bien sûr, personne autour de moi ne parle anglais et ne comprend ma détresse. Quant à l'ordi, à chaque fois que je tente quelque chose, il m'ouvre une nouvelle fenêtre assez menaçante (parait que le net est super fliqué par les autorités) !
21h30... mon estomac crie famine et ma gourmandise n'a pas de limite dans ce paradis culinaire... surtout après 15 jours de régime mongol assez répétitif ! Je vous laisse donc pour aller dîner ! Gros bisous a tous. Très bonnes vacances a tous ceux qui partent. Cecile

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