Varsovie

A nouveau… connexion inattendue dans un café plus que branchouille, rendez-vous de la jeunesse dorée version techno… le DJ nous en met plein les oreilles !J'improvise donc ici mes premières impressions de Varsovie... parce que, bien entendu, à l’hostel la "hight speed illimited connection" ne marche quasiment pas !Alors, par quoi je commence ? Le Berlin-Varsovie ? Une épreuve de résistance à la chaleur étouffante d'un wagon dont la clim était HS ! Bien que super équipée (éventail & brumisateur !), j`ai trouvé refuge dans la voiture restaurant, pas plus climatisée mais toute en charme désuet et là, devinez ce que j’ai fait ... non j’ai pas lu tout mon Suskind… faisait trop chaud pour plonger dans le malodorant 18ème... J’ai fait un psycho-test débile de Biba, une connerie parfaite pour le train, c’est exactement ce que je m’étais dit en glissant la chose au fond du sac en partant… et alors là, devinez ce que j`apprends sur mon talent relationnel... et bah que mon écrasante majorité d’étoiles me condamne à manquer un peu d’amis ! Merci Biba ! Faut dire que les questions étaient corsées, la 8 par exemple m’invitait à extrapoler sur ce qu'une blonde en photo pouvait bien être en train de penser (pas mal hein le concept abstrait d’imaginer parler une photo, on s’croirait en pleine réunion de consommateurs !). Et donc, j’avais le choix entre a/ c'est quoi votre pire souvenir de vacances pourrîtes ? b/ Nath, dis nous la vérité, tu es amoureuse du boss ? c/ oh ben tu sais moi je reste traumatisée par la mort de mon hamster Grota quand j'avais 5 ans d/ et sinon, vous allez faire les soldes ? Trop fort, non ? Pouvais pas résister à vous faire partager ce moment de franche rigolade du Berlin-Varsovie !Avec tout ça allez pas croire que j’ai pas passé mon temps à regarder le paysage... des forêts, des forêts et des forêts mais pas les fameuses forêts primaires de Pologne, plutôt des toutes jeunes forêts d'arbres qui poussent vite, genre bouleaux et pins et puis de grandes étendues toutes cramées par le soleil... Ca prend son sens par ici la version continentale d'un climat ! Parce qu'à Varsovie quand je suis arrivée, le thermomètre de la voiture de Tom (le proprio de l'hostel qui, comme promis, était venu me chercher à la gare) indiquait 38 degrés ! Et j'peux vous dire qu'ils sont bien réels ces 38 degrés ! Y'a pas la petite brise berlinoise ici !Mes premières impressions j'hésite un peu à vous les donner tant elles sont clichées, et pourtant quand je suis ressortie de l'hostel (qui n'en est d'ailleurs pas un puisque ce sont plutôt des chambres chez l'habitant, ce qui est très bien du reste), donc après une bonne douche je me suis mise en quête d'un endroit où manger un bout et là, petit piéton dans la grande ville, je me suis sentie petite crotte ! C'est où qu'on traverse ce truc qui fait 3 fois la largeur des Champs Elysées ??? Ah par le souterrain ! Ok maintenant j'ai compris, faut pas avoir peur des souterrains, c'est un vrai concept ici, ça grouille de vie en dessous, une ville sous la ville, on trouve toutes sortes de commerces et de services, bien pratique quand il fait froid en hiver j'imagine. J'ai lu dans ma petite brochure touristique que l'architecture socialiste, dont la monumentalité cadrait autrefois parfaitement avec les manifestations politiques de masse, pouvait de nos jours éveiller un sentiment de malaise. Je confirme ! Le premier soir, entre la nuit tombée, le quartier de la gare et tout ce que ça implique d'errances en tout genre, et ces fichues avenues immenses impossibles à traverser je me suis sentie un peu étrangère à tout ça et mon Berlin cosy m'a un peu manqué. Et puis finalement dès le lendemain j'ai commencé mes grandes ballades et j'ai réalisé que bien entendu Varsovie n'était pas que ça et maintenant ça y'est, à nouveau petit poisson dans l'eau je suis devenu ! C'est ce que je préfère je crois dans mes voyages ce sentiment d'être perdue quand on arrive et qui très vite laisse place à un désir de ne pas s'en laisser compter et inévitablement à une appropriation d'une façon ou d'une autre au final. Comme toujours, j'attaque au début par des refuges évidents : musées d'art contemporain et parcs & jardins. Bon je vais pas vous dire que Varsovie regorge d'endroits arty (bien que j'ai découvert le travail d'une artiste très rigolote, Julia Wojcik, dont le travail est assez proche de celle qui a fait le film Moi et tout les autres), par contre les espaces verts, ça ne manque pas. Et les polonais dans tout ça me direz-vous ! Bah, la aussi c'est cliché ! Les filles sont très jolies et très sexy et les gars plutôt rustiques. L'anglais doit pas être la première langue à l'école parce que même les très jeunes ne le parlent quasiment pas, un peu frustrant pour les échanges, surtout qu'en bon peuple de l'est, le polonais est un peu rustre de prime abord, du genre à la question "excuse me, do you speak english ?", quand la réponse est de toute évidence non, c'est à peine si le quidam tourne la tête (remember Budapest Elisabeth !) ! J'émets l'hypothèse d'une grande timidité nationale parce que ne m'avouant jamais vaincue j'ai toujours recours à "mes mains ont la parole" et la ça fait toujours marrer les gens qui finalement très gentiment essayent de comprendre et d'aider ! Quoi encore ? La vieille ville, j'y suis passée très vite, pas franchement d'émotion face à une certes très réussie reconstruction de ce qui a été rasé pendant la guerre (au point qu'elle est malgré tout classée par l'Unesco) mais ne je sais pas, moi ça ne m'a pas touché. Par contre l'unique fragment du mur du ghetto, le cimetière juif, la oui, forcement... Le fragment du mur c'est incroyable à quel point il est planqué, tu t'attends à un espace commémoratif d'importance, mais non, rien, c'est ça je crois qui m'a le plus touché, le fait qu'il soit coincé dans une cour intérieure entre deux immeubles d'habitation popu d'après guerre, l'impression qu'ils l'ont gardé par soucis pratique, pour délimiter deux cours et ne pas avoir à en reconstruire un. Je suis arrivée là avec la musique de Virgin suicide dans le mp3, j'avais déjà la larme a l'oeil derrière mes grosses lunettes de soleil quand un papy aux yeux d'un bleu translucide, sorti d'on ne sait où, est venu me parler en allemand, j'comprenais rien, il m'a dessiné le plan du ghetto sur le mur et quand il a vu que je pleurai a moitié il est parti comme il était arrivé, moi j'étais à nouveau ptite crotte... j'suis retournée à mon errance urbaine un peu sonnée... Enfin allez pas croire que ça m'a bouleversé toute la journée, c'était sur le moment...Sinon à Varsovie y'a aussi un truc d'importance, c'est le graphisme et l'École polonaise de l'affiche (ça c'est Celine qui me l'avait appris)... très très doués les polonais en la matière. Demain je vais voir le musée de l'affiche, tellement excentré qu'il est méme pas sur mon plan, encore un truc a moitié caché !Well, je vais pas tarder à rentrer maintenant, retrouver mon immense chambre spartiate mais super clean où je suis toute seule ! Hier y'avait bien deux françaises dans la chambre du dessus mais elles ne sont restées qu'une seule nuit et ce soir y'aura peut-être la surprise d'une espagnole. En tout cas le proprio aimerait bien, il a du mal a remplir son hostel j'ai l'impression ! J'espère qu'il y aura encore le petit chinois de Singapour croisé ce matin au petit dej, trop rigolo, tout jeune, tout timide et portant un tee-shirt de hard rocker où une blonde à forte poitrine a moitié dévêtue chevauche une Harley... hum, du meilleur goût !Je tacherai de me connecter dimanche soir avant de prendre le train pour vous envoyer les photos, par contre je vous préviens c'est très très monocentré : que de l'archi et pas âme qui vive ou presque (toujours autant de mal a photographier les gens)... heu et puis deux-trois autoportraits (arrête de te moquer de moi, Flo, j'tendends rire d'ici !), parce que ça m'amuse et aussi pour rassurer ma maman que oui, je suis en pleine forme... même si ne je suis pas trop souriante sur les photos !
So, gros gros bisous à tous. Bonnes vacances à tous ceux qui partent ! Merci à tous ceux qui m'écrivent ça me fait super plaisir de vous lire ! Hé, les filles, Estelle, Sophie, à quand un petit mot ? Bises. Cecile

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